Le livre 36 000 cicatrices, les monuments aux morts de la grande guerre

08 mai 2018

Je viens de lire avec plaisir l'ouvrage 36 000 cicatrices, les monuments aux morts de la grande guerre, aux éditions du patrimoine. On le doit à un collectif d'auteurs, principalement François Hébel, commissaire de l'exposition 36 000 cicatrices, 36 000 communes, à l'origine de cet ouvrage, Antoine Prost, historien et Patrice Alexandre, sculpteur.

On doit les illustrations (et les photos présentes lors de l'exposition) à des professionnels, des amateurs aguerris et même à des élus, soucieux de partager le patrimoine mémoriel de leur commune, quelle que soit sa taille.

Je ne parlerai pas davantage de l'exposition, présentée dans le cadre des rencontres de la photographie d'Arles, que je n'ai pas vue, mais de cet ouvrage, que je vous invite à vous procurer.

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Contenu

Le livre est divisé en trois parties, outre les introduction et avant-propos d'usage : deux articles et une partie non signée réservée aux différents types de monuments aux morts.

Le premier article, généraliste, de l'historien Antoine Prost, est le plus intéressant. Il nous renseigne sur ce phénomène essentiellement français qui a conduit une très grande majorité des communes française à faire le choix de l'érection d'un monument aux morts. Quel budget, quel type de monument, commande d'une sculpture, emplacement... sont des questions que sont amenés à se poser les habitants et les élus mais, sur le principe même de la présence d'un monument, peu de voix discordantes se font entendre.

On y apprend également que le monument aux morts N°1 en France n'est pas le Poilu, comme on pourrait le penser, mais le simple obélisque, quels que soient sa taille, ses inscriptions, ses ornements... On trouve encore moins cher d'ailleurs avec la simple stèle (parfois posée dans l'église), avec les noms des disparus.

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À la fin de ce texte très historien dans l'esprit, l'auteur tente d'introduire une notion artistique :

« Malgré leur diverstié, les monuments présentent en outre un caractère commun : ils s'inscrivent dans les formes esthétiques traditionnelles. Pas d'Otto Dix, pas d'Henri Geudier-Brzeska (sculpteur français tué en juin 1915), pas de rupture avec la statuaire classique : les artistes disent la souffrance et le deuil, mais aussi la victoire, en déclinant les allégories traditionnelles, en reprenant les drapés antiques, les nus classiques. »

Je ne m'attendais bien sûr pas à lire un chapitre sur l'Art Déco dans les monuments aux morts, mais je pense m'être attaché à montrer sur ce blog qu'un monument aux morts n'est pas forcément de l'art pompier et peut tout à fait s'inscrire dans une esthétique propre à son époque, l'Art Déco ou le modernisme. Voir les monuments aux morts de Valence, Perpignan, Cluny (voir ci-dessous), Vierzon et bien d'autres encore...

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Le second article Le monument et la boue, du sculpteur Patrice Alexandre possède un contenu assez spécifique ; je vous laisse le découvrir.

Les différents monuments aux morts

C'est dans la dernière partie, la plus fournie et la plus illustrée, que l'on apprendra quels sont les différents types de monuments aux morts, en France : les obélisques, les Poilus, les allégories, le rôle de la paix...

J'ai été surpris de ne retrouver en photo aucun des grands monuments aux morts présents sur mon site. Cela n'a pas d'importance au final. Nous sommes en cela complémentaires.


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