La place de l'hôtel de ville de Saint-Quentin

23 juin 2018

La place de l'hôtel de ville de Saint-Quentin, dans l'Aisne ne fut, par miracle, qu'en partie détruite par les bombardements de la première guerre mondiale. Ainsi, on ne lui trouve aucune unité architecturale. Se mêlent la mairie et son architecture gothique (largement remaniée au XIXème siècle puis retouchée après la guerre), des constructions de la fin du siècle précédent et des architectures nouvelles.

C'est sur celles-ci que nous allons nous pencher, en notant que là non plus, l'unité architecturale n'est pas de mise, comme cela avait pu être le cas pour la Grand Place de Béthune, dans le Pas-de-Calais.


N°8

Un bâtiment daté en son fronton de 1925, utilisant principalement le béton ainsi que la brique (claire et moins claire) pour la couleur, surtout sur le pignon. Nous avons deux bow-windows, par encore très modernes. Un magasin de vêtement a aujourd'hui colonisé l'étage inférieur.


N°8

Une construction en pierre tout à fait différente de la précédente, encore très empreinte d'esprit Art Nouveau. Quelques détails ornementaux nous amènent pourtant à croire que nous sommes bien dans les années 20, comme les spirales ou les bas-reliefs vigne et feuille de vigne.


N°10

Nous passons ensuite au voisin, sur lequel on peut lire les dates 1897, 1914, 1922 (c'est cette dernière qu'il faut retenir), qui achèvera d'appuyer l'absence totale d'unité stylistique architecturale. Avec son pignon à volute régionaliste et sa façade éclectique, il n'y a pas d'Art Déco ici. Je n'ai souhaité l'évoquer qu'à titre de comparaison. Il nous apprend que la date 1922, pour Saint-Quentin, est précoce pour parler d'Art Déco.


N°13

Celui-ci est sauvé par les garde-corps des balconnets, qui appartiennent nettement à la période. L'ensemble est sans intérêt notable.


N°35

Une petite maison tout en hauteur, plus mignonne que réellement intéressante. Aujourd'hui siège des pompes funèbres générales, on peut lire sur la façade : « Maison du carillonneur, 1851 - 1930 ». Elle a en effet hébergé le carillonneur officiel de la ville à partir de 1924 ainsi que son magasin de musique. En atteste la cloche sur le toit, surplombée d'une lyre.


N°29

Un petit immeuble de trois étages au toit plat, en brique blanche, avec bow-window en demi-hexagone et balcon parallélépipédique. Nous sommes dans les années 30. Son état de vétusté avancée nous en apprend beaucoup sur la politique de la ville en matière d'utilisation de crédits pour la rénovation de constructions Art Déco. Celle-ci n'en ayant pas bénéficié, elle n'a pas dû être considérée comme intéressante.

Ce qui nous permet, une dernière fois, de noter l'extrême variété de style sur cette grande place, à l'image de la ville de Saint-Quentin, dans son ensemble.



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