Les pignons béthunois

28 novembre 2017

Les pignons béthunois, c'est tout un programme ! Que de variété dans leur forme et dans leur dessin. Ce qui est amusant c'est qu'avant la reconstruction d'après guerre, les pignons choisis pour les constructions de centre ville n'existaient pas à Béthune. Ce sont les architectes qui sont allés les chercher directement dans les Flandres, imitant les formes des maisons de Bruxelles, d'Amsterdam...

Toutes les formes et variations de pignons sont présentes dans les maisons de Jacques Alleman, jouxtant l'hôtel de ville, dont nous avons déjà parlé dans de précédents articles. C'est sur ces constructions de 1921, que j'ai photographiées en détail que nous allons nous pencher.


Les types de pignons

Nous nous appuierons sur le schéma suivant pour nommer les différents types de pignons flamands. Il dessine juste les grandes lignes ; bien sûr, de nombreuses variations sont possibles. Le pignon à redents est parfois dit « à pas de moineaux », le pignon à volutes prend parfois le nom de « chantourné ».

Pignons

Les pignons droits

Sur les douze maisons de cet alignement, sept possèdent des pignons droits ; ce sont les plus nombreux. Et pourtant, je vous laisse voir le détail ci-dessous. En dehors des ornements dont nous parlerons plus loin, les pignons sont géométriques ou parfois légèrement bombés, de taille moyenne ou imposante, possèdent une fenêtre ou non, sont de pierre, de béton, ou en partie de brique, sont plats ou pointus à la base... L'un d'entre eux possède même une irrégularité dans ses lignes.

Les voici tous de gauche à droite, parfois photographiés par deux.


Les pignons à volutes

Ils sont au nombre de deux. Très différents les uns des autres. Ce type de pignon est utilisé pour des charpentes inclinées de 90° par rapport aux autres. Ceci est très visible sur la photographie du haut de page. On rajoute alors une extension de toit qui avance jusque sur la façade et c'est alors la volute qui est choisie. Ce type de pignon date directement de la Renaissance italienne où il était utilisé sur les églises. Il a ensuite pris de nombreuses formes et connu de nombreuses variations dans l'architecture civile. Ici, les souvenirs de l'architecture religieuse sont très lointains. On note que les deux pignons sont terminés en leur sommet par un fronton triangulaire classique.


Les pignons à redents

Également au nombre de deux, on voit immédiatement leur différence. Le premier utilise un emmarchement, des marches, là où le second est tout en arrondi. Pour ce dernier, on peut voir une synthèse entre pignon droit et pignon à redent.


Les ornements

L'architecte, très inventif lui-même pour créer des formes différentes pour chaque maison, des fenêtres hublot, des mansardes, de vastes encadrements de fenêtres... a aussi su s'entourer de sculptures lui proposant des bas-reliefs étonnants, très proches de l'Art Déco comme ces deux paons s'affrontant de part et d'autre d'un grenadier en fleurs, sur la maison dite « Restaurant Garbe » ou ce canon pour la « Maison du canon ». Le soleil et ses rayons, sans doute inspirés par la franc-maçonnerie, sont de facture beaucoup plus classique.



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