Les plus belles maisons de Boulogne-Billancourt

05 mai 2019

La ville de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine est un reservoir incroyable de maisons modernes et de maisons Art Déco. Certaines rues (Denfert-Rochereau, Gambetta, Belvédère....) ont été abandonnés aux meilleurs architectes de années d'entre-deux-guerres pour qu'ils les transforment en laboratoire d'architecture, en musée à ciel ouvert. Voici les six plus belles maisons de Boulogne, sans oublier tout ce que ceci a de subjectif.

14-16 rue du pavillon

Il s'agit bien de deux maisons mais elles sont tellement proches que je ne peux envisager de les traiter séparément. Celle de gauche serait un peu plus Art Déco que celle de droite, clairement moderne. La première alterne le tranchant de la ligne droite avec les arrondis ; la seconde est presque uniquement géométrique mais sa seule exception est de taille et très visible : cette fenêtre hublot, apparemment condamnée aujourd'hui. Dans les deux cas, nous avons un rez-de-chaussée réservé à la voiture, au rangement et peut-être à la buanderie (c'est souvent le cas) et trois étages de vie.

4 rue Guttenberg

Il s'agirait plutôt ici d'un petit immeuble de deux habitations (à en croire l'interphone) mais il ne fait aucun doute pour moi qu'elle a été pensée comme un hôtel particulier, merveilleusement bien agencé, d'ailleurs. Notons les trois arches du rez-de-chaussée, un peu comme s'il s'agissait d'un commerce. On aime l'alternance de brique et de béton : un rez-de-chaussée en béton, deux étages en brique et à nouveau un étage en béton... j'avoue que je ne l'ai jamais vu !

4 rue du Belvédère

Une maison signée Raymond Fisher de 1927, à la façade totalement vue, à l'exception du balcon. La structure en forme de plongeoir placée sur le toit rappelle le travail de Mallet-Stevens à Paris. Voir l'article sur la rue du belvédère.

2 rue Denfert-Rochereau

Au début de la très riche rue Denfert-Rochereau, qui accueille les maisons de Le Corbusier, Georges-Henri Pingusson, Raymond Fisher et d'autres, il y a cette maison non signée, qui se trouve être ma préférée. Un peu inspirée de l'architecture paquebot, l'architecte a procédé par superposition et juxtaposition de volumes de formes différentes. Voir l'article sur la rue Denfert-Rochereau.

8 rue Denfert-Rochereau

Dans cette même rue, une façade signée Robert Mallet-Stevens, en 1926, un an avant son travail parisien du XVI^ème, dans la rue qui portera son nom. Nous avons ici deux blocs juxtaposés : Les escaliers dans un bloc vertical, terminé sur le toit par une structure toute en verre et un bloc d'habitation plus horizontal.

2 rue Gambetta

Une maison de 1929 signée Pierre Patout, pas forcément la plus élégante, surtout vue sous cette angle qui met en avant les fenêtres d'un premier atelier (il y en a un second sur le côté droit), mais elle reste fascinante. Voir l'article sur la rue Gambetta. Elle est tellement biscornue de l'extérieur que l'intérieur doit être incroyable à voir.

C'est d'ailleurs une problématique pour toutes les maisons de cette page (et bien d'autres encore), c'est la vision partielle que l'on en a. Car il y a souvent encore plus à voir à l'intérieur, même au niveau architectural, sans même parler de la recherche d'art total cher à Mallet-Stevens et ses contemporains architectes, décorateurs, artisans ou ensembliers, qui se réuniront à la fin des années 20 autour de l'Union des Artistes Modernes (UAM).