Vous m’avez compris, je ne recommanderais pas la lecture de cet ouvrage à n’importe qui et surtout pas au simple amateur d’art. Je passe tous les passages avec lesquels je ne suis pas d’accord (il me faudrait un article par citation) pour arriver directement à la conclusion. Quand j’ai l’impression que nous allons finalement trouver un terrain d’entente…
Après avoir été d'abord un style élitiste (ayant recours aux matières les plus prestigieuses et au service de structures ou d'équipements « vitrines ») pour une cible socio-culturellement, économiquement affranchie, l'Art Déco élargit son rôle émancipateur en se développant notamment dans les villes gérées par une municipalité sensible aux règles de la modernité, de normalisation et de progrès préconisés par les réformateurs sociaux.
…Isabelle Papieau termine avec ces mots :
L’Art Déco va donc devenir un mouvement qui s’adaptera à la volonté de construire selon les critères d’optimisation humaniste des intérêts spirituels du citoyen : une transformation de l’être que tentera de faciliter sur le mode utopique, l’œuvre fonctionnaliste (l’harmonie entre technique artistique et procédés de la nature).
What the fuck ? Procédés de la nature ? En dehors des fleurettes en bas-relief et en ferronnerie, directement issues des styles du passé, aucune allusion n’a été faite à la nature dans tout l’ouvrage et le mot « nature » est pourtant le dernier mot du livre !
Les artistes auraient donc pour but la transformation de l’être ? Oui, si l’on veut, pour les plus prétentieux. Les autres cherchent à apporter leur petite pierre et ça leur suffit. Mais est-ce propre aux années d’entre-deux-guerres ? Je passe sur la définition de la spiritualité, toute propre à l’auteure.
Grâce à Mme Papieau, donc, on saurait ce qu’EST devenu l’Art Déco, grâce à un élégant futur à valeur de passé. Mais s’il y a quelque chose à retenir de cette période, c’est qu’elle n’a pas développé une esthétique mais de multiples, pas un style mais de multiples. Dans les années 20 comme dans les années 30, les architectes ont eu l’occasion de travailler pour le pauvre comme pour le riche. Alors les critères d’optimisation humaniste… que de grands mots pour ne pas dire grand chose, en fin de compte.
Commentaires