L'hôtel Lugdunum à Lyon

21 janvier 2017

Ce qui sera intéressant dans cet ancien hôtel lyonnais, malheureusement reconverti en bureaux, c'est sa date de construction : 1924. En matière d'Art Déco, tout ce qui est avant 1925 peut être considéré comme faisant partie des débuts de la période. Et en effet, le travail fascinant de l'architecte Valère Perrier, n'est pas encore tout à fait appuyé et comporte de nombreux éléments non pas Art Nouveau mais éclectiques.

Il est d'autant plus précoce que la première pierre est posée en 1920, pour des plans dessinés à la sortie même de la guerre. L'hôtel possède à son ouverture quatre cent chambres dont cent cinquante avec salle de bain. Elle peut abriter cent voitures dans son garage sous-terrain. En 1926, date de la fin complète des travaux (des finissions), le bâtiment devient Palace-Hôtel. Toutes les chambres sont luxueuses avec salle de bain et téléphone. En 1934, la vocation hôtelière du bâtiment sera à jamais terminée. Il accueille diverses sociétés publiques et privés jusqu'à devenir immeuble de bureaux.


Les platanes de la place Jules Ferry sont très jolis, apportent beaucoup d'ombre et de verdure mais sont l'ennemi du photographe. Ils cachent presque totalement la façade. On devra faire avec. Je retournerai faire des photos en hiver pour proposer d'autres vues.

Architecture

On remarque rapidement que le soubassement et le rez-de-chaussée sont construits en pierre avec des fenêtres arrondies. Il s'agit en fait de béton imitant la pierre. Pour le passant qui n'a pas pris de recul, c'est un bâtiment fin XIXème comme il en existe des milliers de France : aucune originalité, aucune particularité. Mais en levant la tête, on découvre une architecture différente.

Les cinq étages sont montés en béton armé même si les balcons restent en pierre (véritable), ce qui est la marque d'un standing élevé, mais ceux-ci ne présentent aucun renflement, contrairement aux périodes précédentes. Les fenêtres nues dénotent également d'une toute nouvelle modernité. L'entablement du toit, ses modillons restent très classiques.


L'ornementation

Ce qui fait également l'originalité de la façade, ce sont ces les frises oranges, à motif géométrique des troisième et dernier étages. Ce genre de choses est tout à fait impossible en 1900.



La marquise commence à être Art Déco, surtout si l'on compare aux exhubérantes marquises Art Nouveau..


Au dessus de l'entrée, on peut lire les mots « Salve, Avant ! avant Lion le Melhor ». Puis le nom de l'hôtel, quelques étages plus hauts. Une clef de voûte montre les initiales « JL » entourés d'une couronne.


Carte postale

Deux vues anciennes, du temps où seuls quelques petits arbres avaient été plantés. On remarque à cette occasion que la marquise n'est pas présente. Celle-ci est donc plus tardive. Photos : ©Archives municipales de Lyon.




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