L'Art Déco au cinéma V

Mis en ligne le 18 mars 2019
Mis à jour le 10 décembre 2023

Les années 80 et 90 sont assez peu représentées mais c'est trompeur. Depuis que je m'intéresse à l'Art Déco, j'ai regardé bien plus de films des années 2010 que de films des années 90, c'est normal. Il y a peut-être un regain d'intérêt pour l'Art Déco aujourd'hui mais il n'était pas ignoré par le passé pour autant. J'ai redécouvert la présence de l'Art Déco dans certains des films présents ci-dessous à l'occasion de soirées télévision où je souhaitais faire découvrir à mes enfants certains films qui m'avaient marqué quand j'avais leur âge. Mais malheureusement, peu d'Art Déco dans Top Gun, Retour vers le futur, Thelma et Louise, Mission ou Le grand Bleu !

Entre le dernier film de cette page (1978) et le premier de la page suivante (1939), il y a un fossé de presque 40 ans. Rien ne me plairait plus que de le combler.


Dark City, 1998

Un film étonnant, qui n'est pas passé à la postérité. Si vous souhaitez le voir, je vous laisse vous faire un avis sur les raisons, sans vous imposer le mien. Un film très sombre, comme l'indique le titre, mais où l'architecture prend une place énorme et très convaincante. Une secte aux pouvoirs étranges semble vénérer une statue ressemblant étrangement au robot du film Metropolis.


Par la suite, les vues de la ville rappellent elles-aussi le film de Fritz Lang. Les techniques utilisées sont celles des décors peints, ainsi que des villes miniatures motorisées.


Batman Forever, 1995

Batman et sa ville de cœur, Gotham city, ont largement leur place sur ce site. Le film Batman Forever, une espèce de suite du film de Tim Burton (voir plus bas) est lui-aussi très proche de l'Art Déco. Il y a une petite cinématique avant le générique dans laquelle la ville défile en 3D (ce qui n'était pas si ordinaire à l'époque). Et bien sûr, tout y est exclusivement Art Déco, de l'architecture à l'ornementation. L'immeuble de la police et d'autres constructions sont également de la période mais tout est fictif.


The Mask, 1994

Ce film, a l'instar de Batman, se passe dans une ville fictive, très inspirée par l'Art Déco comme le prouve les images du début et de fin de films. On retrouve également l'Art Déco dans la banque dans lequel travaille le héros et dans le club Coco Bongo, dans lequel plusieurs scènes seront tournées. Les scènes d'extérieur semblent avoir été tournées entre New-York et Miami (pour le club).


The Hudsucker Proxy, 1994

En français, Le grand saut, un film complètement déjanté des frères Coen, qui commençaient à l'époque à se faire bien connaître de milieu Hollywoodien. L'histoire développe de façon imaginaire l'invention du hula hoop dans en 1958. Alors film de 1994 qui se passe en 1958, où est l'Art Déco, me demanderez-vous ? C'est que l'action principale se déroule dans les bureaux et au sous-sol d'un grand immeuble New-Yorkais Art Déco, avec vue sur la skyline de New-York, pour l'occasion totalement fantasmée et composée uniquement de buildings Art Déco. Un ovni dans le monde du cinéma.


Batman returns, 1992

Le second volet du Batman de Tim Burton avec Michael Keaton dans le rôle titre. Si ce film est moins iconique que le précédent, il reste très regardable, à l'inverse des films qui suivront avec Val Kilmer ou George Clooney, que l'on qualifier de pathétiques. Exploite-t-il autant l'Art Déco que le film de 1992 avec Kim Basinger et Jack Nicholson ? Non. Moins. L'Art Déco est particulièrement présent dans la statuaire, et un peu dans la forme générale de la ville de Gotham City, sans jamais entrer dans le détail. Le film ne mérite pas un article à part entière.


The Rocketeer, 1991

À Los Angeles, les histoires d'un passionné d'aviation, qui invite un engin portable pour s'envoler. En dehors du décor en carton pâte typique de ces années, on trouvera dans ce film du réalisateur Joe Johnston un gros travail sur les moyens de transport de l'époque : automobile, bus, avions et même dirigeable. Certains décors se rapprochent largement de l'Art Déco, et la scène d'action finale commence sur le parking du fameux Griffith Observatory, sur les hauteurs de la ville.


Dick Tracy, 1990

Il y aurait beaucoup à dire sur cette adaptation du comics des années 30 mais je ne suis pas spécialiste du tout et nous allons nous concentrer sur l'Art Déco. Il me semble que, contrairement au Batman de Tim Burton, le Dick Tracy de Warren Beatty, d'un an son cadet, a loupé quelque chose au niveau esthétique. Cela vient peut-être d'une franche volonté de ressembler le plus possible à la bande dessinée mais l'architecture est principalement celle du Chicago ou du New-York de 1880-1890, pas désagréable mais pas moderne pour deux sous, comme on peut le voir dans la première image tirée du film ci-dessous. Les autres nous montrent des détails heureusement Art Déco.


Batman, Tim Burton, 1989

Un film très important dans ma jeunesse. Les décors sont directement tirés des bandes dessinées, certains sont même d'ailleurs dessinés (nous sommes dans les années 80 où les images de synthèse ne sont pas encore utilisées). Ainsi, l'Hôtel de Ville, le musée et d'autres choses encore sont issus de l'imaginaire Art Déco des créateurs du film. L'ensemble est très convaincant, je trouve. Voir l'article complet sur le Batman de Tim Burton.


Who framed Roger Rabbit, 1988

Qui veut la peau de Roger Rabbit, en français, de Robert Zemeckis se déroule dans le Hollywood des années 40. Les clubs, les studios ont été construits dans la décennie précédente.


Ghostbusters, 1984

L'action principale se passe dans l'appartement de l'héroïne incarnée par Sigourney Weaver, dans un des derniers étages d'un bâtiment Art Déco situé au 55 Central Park West. Si ce bâtiment existe, l'appartement a bien sûr été reconstitué en studio et le toit a purement et simplement été inventé. Voir l'article complet sur le film Ghostbusters.


Blade Runner, 1982

Bien-sûr, en tant que film d'anticipation (se passant en 2019), il n'y a aucune raison pour que cette œuvre de Ridley Scott exploite l'Art Déco. C'est vrai, toutefois, le travail sur l'architecture est à applaudir particulièrement dans ce film ; des ambiances très différentes et uniques ont été créées en intérieur comme en extérieur et plus d'une est inspiré de modernisme ou d'Egypte ancienne, qui elle-même inspira en son temps l'Art Déco. Voyez par exemple le premier bâtiment, inspiré des ziggurats, ancêtres des pyramides et pas si loin des structures colossales construites dans les années 30 par les régimes nazis et soviétiques.


Voyez ensuite les ambiances jamais très loin de l'Art Déco proposées sur ces autres photos.


Superman, 1978

Il s'agit bien du premier Superman, celui de Geoffrey Unsworth avec Christopher Reeves dans le rôle titre. Nous allons presque là une exception. À l'époque, l'Art Déco est totalement ignoré, oui mais voilà, Superman est né à la toute fin des années 30 et dans les comics, le bâtiment du Daily Planet, le journal local de Metropolis, est construit dans un bâtiment moderne, Art Déco. Pour ce film de 1978 ainsi que le second volet de 1980, le bâtiment choisi est le Daily News Building. On est loin de le voir sous toutes ses coutures. Les plans le mettant en avant sont rares et chiches. D'ailleurs, une scène se passant sur le toit montre une architecture toute différente montrant que ce genre de détails n'avait pas d'importance à l'époque.



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