Art Déco à Clermont-Ferrand

Mis en ligne le 23 mai 2015
Mis à jour le 29 avril 2022

En dehors des immeubles et hôtels Art Déco ainsi que des immeubles des boulevards périphériques, qui se trouvent dans deux articles séparés, ce qui est frappant à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme (63), c'est l'absence de « quartiers » Art Déco, à l'inverse de la plupart des grandes villes françaises. Les constructions de la période sont disséminées dans tous les quartiers de la ville, dans le centre historique, au milieu des grandes avenues, dans les plus petites rues, en périphérie...

J'aimerais pour commencer vous parler de cet immeuble qui n'est certainement pas Art Déco mais qui réalise une parfaite transition entre Art Nouveau et Art Déco. Ce genre de construction, presque par définition, est daté des années 1910 ou du début des années 20. On note tout de suite la simplicité de la façade, sans être totalement dénudée, elle n'offre presque aucun artifice inutile et seuls les balcons viennent rompre la nudité des murs. Mais par contre, du sol au plafond sur les corniches, les balcons, les ferronneries, dans les motifs utilisés, tout n'est que rondeur. À aucun moment, les courbes ne sont cassées par un angle quelconque. Cet immeuble, qui n'est pas un cas isolé tout en restant assez rare, nous prouve que la rupture entre architecture d'avant-guerre et d'entre-deux-guerres n'est pas toujours aussi nette qu'on le pense.


Pharmacie L. Gros

Commençons par cet OVNI architectural. Cette pharmacie de la place Delille (qui est restée pharmacie pendant toutes ces années, c'est à noter !) ne peut qu'accrocher le regard, que l'on soit attiré par l'architecture ou non. On la doit à l'architecte Louis Jarier et à l'entreprise Gentil-Bourdet pour la céramique. Elle est fascinante à plus d'un titre : Pour commencer, elle est entièrement recouverte de mosaïque et ensuite, elle s'inspire de motifs et de sujets pris dans l'Egypte antique ou en tout cas, dans ce que l'on pouvait imaginer de l'Égypte antique à l'époque de sa construction, en 1922. J'ai pu lire à ce propos qu'il s'agissait d'un style néo-égyptien... il faut vraiment aimer les étiquettes pour aller inventer un tel néologisme ; ceci n'a aucun sens pour moi. D'ailleurs, s'agit-il d'Art Déco ou non ? Tout se défend...


Maison 25 rue Bonnabaud

Est-ce une maison, un immeuble, un petit commerce. Il est possible que cette structure ait été construite pour abriter une banque ou quelque chose dans ce style, à l'époque. La richesse ne saute pas au yeux, avec ses motifs panier de fleurs fabriqués en série mais l'ensemble est très harmonieux (la céramique y fait beaucoup).


Ancienne polyclinique

J'ai peu de choses à dire sur cette bâtisse ; elle se trouve, au moment où je rédige cet article, dans un terrain en construction et je n'ai aucune idée du sort qui lui est réservé.


Ancienne école de commerce

Aujourd'hui lycée professionnel Amédée Gasquet, situé Rue Jean-Baptiste Torrilhon. On peut lire sur un des frontons : « École pratique de commerce de d'industrie » et sur l'autre : « École primaire supérieure de garçons », un seul bâtiments pour deux formations, apparemment très différentes. Ce qui rend l'ensemble très divertissant pour le regard, c'est l'utilisation de matériaux disparates.


Maison 9 rue de Maringue

Je termine par cette construction originale. Peut-être une maison individuelle dans les années 20, peut-être deux appartements. La façade n'est pas mise en avant par la publicité très apparente du commerce mais si l'on en fait abstraction, on note les nombreux ornements en bas-reliefs. Nous avons les motifs floraux typiques de l'époque mais également des choses beaucoup plus classiques.

La maison est signée Bernard et Pouzadoux architectes et Moussie frères entrepreneurs.


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Commentaires

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Denis Wénisch Posté le 05 octobre 2023
Site très intéressant. Et pourtant, je déteste l'art déco! En fait, je devrais plutôt dire "je détestais". Car je me suis rendu compte que l'art déco appliqué... précisément à la décoration, pour peu qu'il soit luxueux, donnait de très belles choses (merci à Alain Resnais pour les décors de son film "Mélo"!). Puis j'ai découvert les superbes mosaïques d'Odorico en Bretagne. Après, l'engrenage: en faisant des recherches, je suis tombé sur des trésors. En particulier dans le Nord (Lille en particulier, mais aussi la version qu'on pourrait appeler "art déco -historiciste", comme à Bailleul).
Malgré ces découvertes, je persiste à penser qu'on apprécie d'autant plus l'art déco que ce qui a été fait ensuite est encore beaucoup plus vilain! Quelques recettes ressassées comme les fleurs octogonales en ciment, les fenêtres à coins coupés, les lettrages de style bateau, les cannelures verticales, les ferronneries avec spirales, fleurs octogonales et corbeilles de fruits, toutes ces très pauvres idées (qu'on retrouvera ensuite sur tous les meubles jusqu'aux années 50!) constituent un misérable vocabulaire qu'on retrouve sur beaucoup des plus moches pavillons de l'entre-deux-guerres, sur les salles des fêtes et les postes de l'époque (qui parfois sortent du lot). Très franchement, en dehors du Nord, de ce qui reste au Havre et de quelques autres endroits, l'art nouveau ne connaît pas les réussites de Prague, Munich ou Budapest. Mais il faut reconnaître qu'un bon coup de peinture les arrange bien, les immeubles (cf. Rodez)!
Concernant Valentin Vigneron, il faut avouer qu'il a pratiqué tous les styles de son époque. Quand j'étais en fac à Clermont, avec un copain, nous nous amusions beaucoup à deviner son passage (même à Orcival ou au Puy). Son architecture nous faisait beaucoup rire. Maintenant, je suis plus indulgent (est-ce l'âge, ou le fait que ce qui s'est fait à Clermont après lui est bien plus nul?). Mais quel dommage qu'il se soit cru obligé de copier Auguste Perret!
Bravo, en tout cas. Je vous quitte pour aller voir vos autres rubriques!
Jean-Baptiste Posté le 19 janvier 2016
Après recherches, le bâtiment du haut de la page est un ancien Prisunic, dû à l'architecte Valentin Vigneron.
Dominique Posté le 07 juin 2021
Très intéressant. Merci.